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May 12, 2023

Le pape exhorte l'assemblée des évêques italiens à relever les défis de l'Église et du monde

Par Salvatore Cernuzio

Le dialogue entre le pape François et les évêques italiens lundi après-midi a été franc et serein. Le 22 mai, le Saint-Père a rencontré plus de 200 évêques de la Conférence épiscopale italienne (CEI), réunis pour la 77e Assemblée générale au Vatican.

Ils ont parlé des jeunes et des vocations, des finances et des idéologies, du ministère des prêtres et des séminaires, de la paix, de l'environnement et du souci de la charité, ces derniers dont le Pape a exprimé une grande appréciation pour l'Église italienne. Le Pape a ouvert les travaux de la rencontre de printemps des évêques, qui se déroule du lundi au 25 mai dans l'Aula Nuova du Synode, sur le thème « Écouter ce que l'Esprit dit aux Églises : étapes vers le discernement ».

La conversation du pape avec les évêques de toutes les régions du nord, du sud et du centre de l'Italie a duré environ trois heures. Elle a commencé en amont par un moment de prière commune et le salut du Pape aux évêques des régions frappées par la tempête en Émilie-Romagne.

L'ensemble de la réunion, tenue à huis clos, a ensuite été entrecoupé - comme il est d'usage en ces occasions - de questions (une quinzaine) et de réponses. Parmi les principaux sujets, comme l'ont rapporté certains évêques en marge de la rencontre, figurait la baisse des vocations, les séminaires et leurs possibles fusions. Leur conversation a également porté sur le ministère des prêtres, à qui, comme toujours, le Pape a demandé aux évêques de faire preuve de proximité.

Les références à la paix, en Ukraine et dans le monde, une urgence qui concerne tout le monde, puis aux idéologies de notre temps, puis aux divers problèmes culturels et à la question des finances, qui représentent souvent une difficulté pour l'Église, n'ont pas manqué. .

Au centre également se trouvaient les questions environnementales pour lesquelles un changement de mentalité est nécessaire. Un « nouveau style », c'est aussi ce qu'appelle le chemin synodal impliquant l'Église des cinq continents. A cela s'ajoute l'invitation à prêter attention à la pauvreté, ancienne et nouvelle, et surtout à ne jamais laisser faire défaut la charité.

Particulièrement sur l'aspect caritatif, le Pape a exprimé son estime pour la Conférence épiscopale italienne, qui s'est engagée depuis des années dans l'accueil des migrants et des réfugiés.

Au sujet des migrants, le pape François a remis à chacun des évêques italiens le livre "Fratellino", un volume qui raconte avec lucidité et parfois crûment la vie du migrant Ibrahima Balde, transcrit par le poète Amets Arzallus Antia. C'est l'histoire d'un jeune Guinéen qui a quitté son pays à la recherche de son petit frère, qui à son tour est parti rejoindre l'Europe, destination qu'il n'a jamais atteinte. L'auteur rapporte les drames qu'il a vécus de première main : la traversée du désert, la traite des êtres humains, l'emprisonnement, la torture, le voyage en mer, la mort.

Le pape François a cité le livre à plusieurs reprises, à la fois dans certaines conférences de presse dans l'avion à son retour de voyages apostoliques, et dans certaines audiences. La plus récente est celle des réfugiés venus en Europe grâce à l'initiative conjointe de Sant'Egidio, des Églises évangéliques, de la Table vaudoise et de l'Église italienne, reçue au Vatican le 18 mars. Un « livret », a défini le Pape, qui trace dans toute sa dramaturgie « le chemin de croix » de tant de frères et sœurs dans le monde.

En marge de l'Assemblée, le Pape a salué les évêques de la région italienne d'Emilie-Romagne, frappée ces derniers jours par des inondations incessantes et dévastatrices. Après avoir écouté le récit du drame que vivent les personnes et pris connaissance des nombreux gestes de solidarité qui ont été mis en place, le pape François leur a demandé d'apporter sa proximité aux communautés en les assurant de sa prière personnelle.

Au début de la rencontre, le cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne et archevêque de Bologne, a raconté ce qui s'était passé avec la tempête, les différentes situations difficiles vécues par la population et les nombreux gestes de solidarité et d'aide.

Puis, à la fin, le cardinal Zuppi, ainsi que les évêques des régions du nord, ont eu l'occasion de saluer personnellement le pape et d'exprimer leur gratitude "pour son message de solidarité de ces derniers jours".

Dans une note, les évêques ont souligné qu'ils avaient "salué" l'incitation du Pape "à poursuivre la réflexion sur le respect de la Création et la garde de la maison commune".

"Nous lui avons rappelé", ont-ils dit, "que les Romagnols sont tenaces mais que les épreuves se répètent trop souvent et que nous avons besoin de ses prières et de sa proximité".

Quant au dialogue à huis clos du Pape avec les évêques, le secrétaire général de la Conférence épiscopale, Mgr Giuseppe Baturi, a également apporté quelques détails.

Il a parlé à la chaîne de télévision catholique italienne TV2000 d'"une rencontre importante parce qu'il était au contact des problèmes du pays et de l'Eglise".

« Le Pape, a expliqué l'évêque, a souligné l'urgence d'un nouvel élan d'évangélisation qui passe par un témoignage crédible... Les évêques sont appelés à avoir de la compassion pour l'homme, à prendre soin de lui surtout dans les situations de difficulté et de besoin. a été une rencontre qui nous a encouragés à continuer sur cette voie, qui trouve dans le chemin synodal un lieu privilégié d'échange et de travail.

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